L´amour avec un ennemi

L´amour avec un ennemi

Vous vous êtes déjà demandé pourquoi les femmes étaient de friandes lectrices des romans Harlequin ?

L´amour avec un ennemi

Parce que Harlequin a tout compris du schéma sexuel qui conduit inévitablement la femme dans le désir le plus suave.

La mécanique sexuelle des femmes étant ce qu’elle est, la résistance au désir en reste la clef. Hélas pour l’homme moyen, cette clef-là n’est pas sa tasse de thé ! L’homme est immédiat, il veut du sexe ici et maintenant, point barre. La femme, ambiguë, souhaite de l’amour et il faut que ce soit compliqué. Aussi, le fantasme de la femme se déroule souvent dans l’arène de l’adversité, presque de l’aversion. Elle rêve d’un mâle qu’elle trouvera d’abord odieux avant de succomber à sa véritable nature (adorable et humaine au bout du compte) qu’elle découvrira par hasard, à l’insu de l’intéressé.

Le scénario Harlequin trace un chemin qui comble le fantasme de la femme en général, car il comporte la plupart des ingrédients conflictuels qui font prendre la sauce de la libido féminine : attrait/répulsion, amour/haine, brutalité/douceur, rejet/dépendance, passion/froideur, compulsion/abstinence, etc.

L’homme y est d’abord idéalisé ou diabolisé, mais toujours ou presque inaccessible. Et l’héroïne sera systématiquement à la fois attirée et révulsée par cet intrigant, souvent beau, souvent riche, souvent puissant. Au terme de l’histoire, non seulement la protagoniste aura triomphé de ce mâle arrogant, mais elle en aura fait son époux dans une majorité de cas. Qu’est-ce qui peut bien exciter la femme dans un schéma aussi banal ? L’adversité sans doute, cette adversité qui, quoi que l’on en dise, mène résolument la femme à la victoire absolue sur le mâle.

Pour l’homme ordinaire, rien de bien sexy dans un fantasme aussi puritain, aussi cucul-la-praline.

Pour la femme au contraire, toute l’excitation réside dans cette poursuite de la quête ultime : mettre le grappin sur le mâle idéal ! Mais…

La petite variante à ce fantasme maintenant que les femmes ont une autonomie financière relative, c’est que le mâle idéal est un produit jetable ! Et dans le fantasme, une fois que ce magnifique joujou peine à se renouveler dans ses approches, la femme se met à rêver d’un autre homme. Un prince saoudien, une star hollywoodienne, un politicien dans l’eau chaude, un businessman sexy, une étoile du foot, un top-model brésilien, une rock star vieillissante, et peut-être même une gonzesse…

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