Évolution des mœurs
Le sexe… On en parle constamment, on le voit partout dans les pubs et sur les écrans, on nous le sert à toutes les sauces, il est omniprésent.
10-24">Évolution ou saturation, la question se pose, surtout à notre époque d’hyper sexualisation menacée soudain par une vague de retour aux diktats religieux rétrogrades. Il faut avouer que l’époque actuelle nous rappelle étrangement la démesure libertaire des sociétés romaines de l’Antiquité. Liberté sexuelle excessive, expositions sans limites des débauches les plus outrancières, snuff movies, scandales pédophiles dans l’Église, clubs échangistes, business pornographiques florissants, pour ne citer que ces quelques exemples, on peut affirmer que les mœurs, fautes d’avoir évolué, ont explosé plus vraisemblablement.
Qui dit évolution ne dit pas forcément absence d’inhibition. Il semble que la révolution sexuelle conséquente aux années 1970 (Peace and Love) ait entraîné les mœurs dans une surenchère de la provocation qui n’a servi, jusqu’ici, qu’à enrichir les publicitaires et les empires médiatiques. Mais que nous reste-t-il des interdits sexuels, des rencontres clandestines aux saveurs de péril, de la découverte d’un sein si chèrement espéré ? Aujourd’hui, face à ce débordement de sexe omniscient, les plaisirs de la conquête sont de plus en plus fades.
Certes, quelques gains, quelques avancées sociales restent des plus essentielles dans une société qui se veut évolutive. Le droit à la contraception, le droit à l’avortement, le droit à l’amour libre, le droit au divorce, la dépénalisation de l’homosexualité attestent, entre autres, d’une recherche sociale pour le bien-être commun et le respect de chacun. Mais au nom des droits et libertés, il y a des dérapages, des exagérations, et surtout une surdose de manifestation sexuelle dont le manque de discernement finit par écœurer même les plus libertins.
Avec le sexe qui dégouline partout, qui reste à portée de main, peu importe l’endroit dans lequel nous nous trouvons, qui peut se commander même par un simple clic de souris ou un coup de téléphone, et ce dans le plus grand anonymat, le sexe est désormais réduit à une pulsion animale, sans plus. Exit la notion de quête pour obtenir ce Graal merveilleux. Tu veux te branler, tu loues ou tu achètes une vidéo X. Tu veux te vider les couilles, tu te payes une pute ou une escorte. Tu veux assouvir ta curiosité sexuelle, tu fais l’acquisition d’un sextoy. Tu veux une aventure coquine sans lendemain, tu rencontres sur un site de dating. Même plus le risque de te prendre un râteau ou de ne pas trouver ce que tu cherches. Tout est là, tout est monnayable, tout est accessible. Alors, évolution ou saturation ??
