Littérature érotique

Littérature érotique

Déjà avant Sade (18e siècle), Ovide (L’art d’aimer, 1er siècle av. J-C.), le Kâmasûtra indien (6e siècle), les manuels de sexe chinois (6e siècle) et les estampes japonaises (17e siècle) racontaient des histoires coquines.

Littérature érotique

L’érotisme écrit ne date donc pas d’hier, mais depuis quelques décennies, il s’est diffusé comme une traînée de poudre.

Autrefois réservé aux élites intellectuelles et aux classes sociales supérieures, la littérature érotique est passée de l’univers du clandestin aux rayons des librairies et des bibliothèques, faisant fi désormais des tabous qui la maintenaient dans l’ombre. Les auteurs coquins se multiplient et si, on exclut les classiques du genre (Sade, Lawrence, Reyes, Réage, Rice, Miller, Bukowski, etc), les écrivaillons de grivoiseries vulgaires n’ont plus leur place dans les rangs d’auteurs majeurs qui se démarquent aussi bien par la qualité de leur écriture que par l’originalité de leurs sujets. Des maisons d’édition se spécialisent dans le récit coquin (Musardine, par exemple) et le domaine de l’écrit érotique connaît un véritable boom culturel. C’est la révolution du sexe prosaïque !

On pourrait toutefois dire que les premiers romans ayant véritablement suscité un engouement pour le genre sont les fameux Harlequin. Érotisme soft, certes, mais histoires coquines quand même, pour lesquelles le public féminin s’est d’abord enflammé, ouvrant ainsi la porte à des débordements beaucoup plus hard, des histoires flirtant avec le sado-masochisme (Anne Rice « La Belle au Bois Dormant ») ou glauques (Alina Reyes « Le Boucher ») ou encore débridées (Christina Lauren « Beautiful Bitch »). En fait, il y a tellement de nouveaux titres chaque année que le genre florissant de la littérature érotique est une sorte de contrepoids réfléchi à l’abondance de pornographie brutale dont Internet est noyé. Au contraire de l’image gonzo véhiculée par les films XXX bon marché accessibles à tous sur le net, la prose érotique apporte enfin ce quelque chose de noble aux histoires sexuelles qui donne envie de les vivre.

À la FNAC, parmi les meilleures ventes de romans érotiques, on trouve d’emblée un échantillonnage de 150 tops vendeurs.

Chez Amazon, on nous offre un choix de plus de 1000 titres juste en faisant la demande de romans érotiques. C’est dire à quel point le sujet est chaud et le business lucratif. Mais ces auteurs d’aventures coquines sont-ils vraiment intéressants ? Trouve-t-on de réelles perles parmi ces nombreux ouvrages destinés à affrioler quelques rares femmes encore au foyer ou quelques hommes d’affaires qui s’ennuient au bureau ? La réponse est ABSOLUMENT !

George Bataille (Madame Edwarda), Pierre Louÿs (Bilitis), Apollinaire (Les Onze Mille Verges), Junichirô Tanizaki (Le Pied de Fumiko), Anaïs Nin (Vénus Erotica), Nedjma (L’Amande), Pierre Mac Orlan (La Comtesse au Fouet), Elfriede Jelinek (Lust), ne sont que quelques-uns de ces noms retentissants qui ont donné à ce genre littéraire une dimension des plus nobles.

Littérature érotique